50 ans d'innovation à Grenoble
Le leader mondial des semi-conducteurs (ou puces) a fêté, en juin dernier, ses 50 ans. En 1973, c'est en effet sur la Presqu'ile scientifique de Grenoble que le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) décidait de détacher une unité spéciale. Ce nouveau laboratoire d'électronique existe dans un premier temps sous le nom de EFCIS (Études et fabrication de circuits intégrés spéciaux) et emploie 60 salariés.
Le développement se fait rapidement grâce à l'implémentation d'une ligne de production et à des innovations technologiques majeures pour le secteur des télécommunications mais également pour de la mobilité ou de l'électronique grand public.
Par la suite, EFCIS rejoint le groupe Thomson et devient Thomson Semiconducteurs. Puis, en 1987, c'est la fusion avec le groupe transalpin SGS Microelettronica. En 1992, une nouvelle usine de production est créée à Crolles tandis que le site de Grenoble poursuit ses recherches sur la technologie MPEG qui permettra notamment le déploiement de la télévision numérique.
Durant les années 2000, l'expertise unique de ST lui permet de s'imposer parmi les grands acteurs qui ont favorisé l'avènement du smartphone. Enfin, il y a une dizaine d'années, grâce à de nouveaux domaines d'expertise, ST s'est aussi imposée dans la conception de satellites nouvelle génération.
Une nouvelle usine dans la vallée du Grésivaudan
Quelques jours après cet anniversaire qui marquait 50 années d'innovation pour ST, le groupe annonçait la construction d'une nouvelle usine de semi-conducteurs à Crolles. L'opération est portée par STMicroelectronics et l'américain GlobalFoundries et bénéficie du soutien de l'Etat. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire précise d'ailleurs qu'il s'agit là du « plus grand investissement1 industriel des dernières décennies, hors nucléaire". Cet investissement de près de 3 milliards d'Euros intervient dans le cadre du "European Chips Act". Cette loi sur les semi-conducteurs soutient l'écosystème d'innovation de l'UE avec l'ambition que l'Europe atteigne une part de 20 % dans la fabrication mondiale de puces d'ici 2030 atténuant ainsi sa dépendance face à l'Asie – principalement Taïwan, la Corée du Sud et la Chine - qui domine toujours le secteur.
Le nouveau site de ST est localisé à Crolles, entre Grenoble et Chambéry, et a déjà démarré la production début juin 2023. Il devrait atteindre sa pleine capacité à d'ici 2028 (avec jusqu'à 620 000 plaquettes de 300 mm produites chaque année) et accueillera 1000 ingénieurs et de techniciens.
En plus de renforcer le rayonnement de l'écosystème grenoblois, STMicroelectronics a par ailleurs créé l'an dernier (en partenariat avec l'Académie de Grenoble) un centre de formation gratuit aux métiers de la maintenance. Cela permet notamment à ST de former des futurs talents et de leur proposer un CDI au sein de l'entreprise.
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