Initié en décembre 2017, le Plan de Déplacements Urbains (PDU) de la Métropole Aix-Marseille-Provence a été arrêté en décembre 2019 et devrait être définitivement adopté d'ici fin 2020. Cette feuille de route particulièrement ambitieuse établit un plan d'actions pour les 10 prochaines années et met en place une nouvelle organisation des déplacements de personnes et de marchandises sur l'ensemble du territoire métropolitain.
Métropole Aix-Marseille-Provence : des objectifs ambitieux à atteindre d'ici à 2030
La métropole AMP, 2eme de France, est un territoire multipolaire composé de 92 communes, dont 2 centres d'attractivité majeurs de plus de 100 000 habitants (Aix-en-Provence et Marseille). Ces différents pôles de vies génèrent de nombreuses migrations quotidiennes. Selon les études réalisées par la métropole, 1,9 millions d'habitants se déplacent chaque jour pour se rendre au travail, aller à l'école ou se divertir, cela représente 6,5 millions de déplacements par jour, dont la moitié sont effectués seuls en voiture, générant saturation routière, nuisance sonore et pollution. Cet état des lieux, couplé à une concertation publique lancée en 2018, a fait émerger quatre enjeux majeurs pour la définition du Plan de Développement Urbain marseillais :
- Une métropole attractive et accessible à tous
- Multipolaire et aux densités contrastées
- Dotée d'une combinaison de modes de déplacement
- Idéale pour un cadre de vie remarquable et respirable.
Pour parvenir à relever ces défis, le PDU s'est fixé des objectifs stratégiques avec notamment une réduction de 26 %* des émissions de gaz à effet de serre et de 75% des particules fines liées au trafic routier (référence 2012). Pour ce faire, la métropole AMP vise une réduction de la part modale de la voiture à moins de 50 % via une augmentation de l'usage des transports en commun métropolitains (+50%), des déplacements à vélo (+5 % ) ou à pied (+33 %).
Une mobilité métropolitaine décarbonée à Marseille : un chantier à 7 milliards d'euros
Pour sortir du tout-voiture, le Plan de Déplacements Urbains de la métropole d'Aix-Marseille a donc identifié différents leviers dont un plan vélo global doté d'un budget de 60 millions d'euros qui prévoit, entre autres, l'aménagement de 500 km de pistes cyclables maillées et sécurisées sur tout le territoire ou encore la création de 50 000 places de stationnement dédiées. La métropole Aix-Marseille-Provence mise également sur l'amélioration de l'offre en matière de transports en commun afin que la quasi-totalité des habitants puisse accéder aux transports collectifs en moins de 15 minutes. Cela passe par exemple par la montée en puissance du réseau ferré, la création de 10 000 places de stationnement périphérique, la mise en place de nouveaux bus à haut niveau de service (Bus+) ou encore l'extension de lignes de tramway et de métro (M2 vers La Pomme par exemple). Parallèlement, 93 pôles d'échanges multimodaux (PEM) seront mis à disposition des usagers, à travers la construction de nouveaux pôles ou la modernisation d'équipements déjà existants. Concernant le réseau routier métropolitain, il semble atteindre ses limites : bouchons, pollution et insécurité... il ne s'agit donc plus de créer des kilomètres de voirie supplémentaire mais de repenser les flux de personnes et de marchandises. Parmi les actions à venir : la création d'une Zone à Faible Emission mobilité (ZFE) sur un périmètre de 20 km2 dans le centre-ville1 de Marseille où se concentre près d'1/3 de la population marseillaise, l'amélioration des solutions de logistique2 urbaine ou la piétonisation de certains sites (le Vieux-Port, la Canebière ou les abords de l'Opéra à Marseille). Le PDU s'engage également à encourager le covoiturage pour lutter contre l'« autosolisme » : création d'aires de covoiturage, développement de services ou d'applications innovantes dédiées, campagnes d'informations. Enfin, la métropole souhaite proposer de nouveaux services afin d'obtenir une mobilité décarbonée. Elle sera accessible physiquement et financièrement, via l'harmonisation des tarifs des transports publics, la modernisation des services d'information (internet et mobile) et bien sûr, l'amélioration de l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. C'est donc un paysage urbain revalorisé, apaisé, inclusif et définitivement « smart » qui se dessine à l'horizon 2030 pour la deuxième métropole de France avec, à la clé, une attractivité renforcée notamment pour les entreprises en recherche d'un cadre de vie durable pour implanter ou développer leurs activités.
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*Chiffres : https://www.ampmetropole.fr/
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