L'essor du télétravail
D'abord recommandé par le gouvernement en vigueur et motivé par des organismes de santé publique pour des raisons sanitaires, le télétravail a vite conquis les esprits et les corps de nombreux travailleurs. La diffusion considérable de cette pratique du travail, survenue en très peu de temps, a dans un premier temps constitué un défi de taille pour une majorité d'entreprises, qui ont toutefois su s'adapter rapidement en intégrant ce mode de travail dans leur organisation et leur processus RH.
Devenu depuis un désir voire une habitude, le travail à distance demeure cependant, jusqu'à présent, minoritaire parmi l'ensemble des employés. D'après une étude de la Dares et de l'Insee publiée en juin 2021, le pourcentage de salariés en télétravail est même en baisse. Après un pic de 41% des employés au plus fort de la crise sanitaire en 2020, le travail à distance concernait en juin 2021 26% des salariés. Certains secteurs d'activités et types de postes de travail semblent effectivement plus enclins à la pérennisation de cette pratique et plus spécifiquement ceux dont les entreprises proposeront des équipements et une organisation adaptés.
La numérisation des pratiques de travail
Dans un double objectif d'accompagnement de l'augmentation du télétravail et de garantie d'un bon niveau de communication à distance, le déploiement d'outils informatiques et numériques a également incité les RH, et plus largement les acteurs de l'immobilier de bureaux1, à repenser et redéfinir les espaces de travail. En effet, il est désormais usuel de communiquer par messagerie interne ou emails au sein d'une même entreprise, mais également de réaliser des entretiens ou réunions via visioconférence. Autant de nouvelles méthodes de travail qui soulignent l'hybridité nécessaire des modes et organisations du travail et qui soulignent le renouveau du modèle de bureau traditionnel, fondé notamment sur le 100% présentiel et le bureau individuel. Tout l'enjeu réside aujourd'hui à proposer des organisations et aménagements favorisant le partage d'expérience et de compétences entre collaborateurs.
Quels ajustements pour les bureaux ?
Une des raisons principales qui pousse une majorité d'employés à continuer à aller au bureau repose sur la socialisation inhérente à ce lieu. Qu'il s'agisse d'échanges formels liés à l'activité ou de discussions informelles autour d'un café ou durant un déjeuner, l'humain se structure et évolue grâce aux interactions qu'il a avec les autres. Les bureaux constituent ainsi un espace de travail privilégié, favorisant par la même occasion les rencontres, le développement de la cohésion de groupe ou encore la culture d'entreprise. « Le bureau reste un espace de mixité et de transmission des savoirs », résume Sylvain Hasse, Head of Corporate Services, BNP Paribas Real Estate.
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Flex-office et espaces collaboratifs
Avec l'augmentation du télétravail, le bureau individuel est en déclin. En réponse, les acteurs de l'immobilier de bureaux se doivent de mettre à disposition des espaces de travail flexibles, polyvalents et modulables, avec des bureaux utilisés à la demande2 par les employés se rendant sur site.
Dans un même temps, lorsque des collaborateurs s'inscrivant dans un modèle hybride mélangeant télétravail et présentiel sur site, ce sera en grande partie pour échanger et se réunir. Les entreprises se doivent donc de proposer aux employés de plus en plus d'espaces collaboratifs (salles de réunion plus grandes et plus nombreuses par exemple) et de socialisation. C'est pourquoi une part croissante de bureaux opte désormais pour des environnements intégrant des bureaux individuels, des espaces de corpoworking, des espaces collaboratifs mais aussi de quiet room et autres lieux de détente. Le bureau devient une destination.
Développement de l'offre de services
Afin de se rendre toujours plus désirables, certaines entreprises développent des tiers-lieux favorisant la vie sociale des employés sous de nombreuses formes. Dans le cadre d'une stratégie de différenciation et d'attractivité, de plus en plus de bureaux se définissent dorénavant comme une destination multi-servicielle. Conciergeries, salles de sport, espaces de détentes, garages à vélos ou encore lieux pour recevoir et déposer son courrier, sont autant d'exemples visant à réenchanter les bureaux.
« Il n'est pas surprenant que les immeubles qui continuent d'être loués dans ce marché se distinguent par leurs emplacements privilégiés, leurs bons équipements ou leurs volontés de faire preuve de souplesse et de flexibilité envers les locataires », analyse Nick Deacon, Directeur Bureaux Europe chez Nuveen. En effet, en réponse à toutes ces évolutions comportementales accélérées par la crise sanitaire, l'immobilier de bureaux a su se montrer flexible et résilient via la réorganisation de ses espaces de travail et la mise en place d'un écosystème de services.
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